Le ministère de l’Éducation nationale et de Formation professionnelle (MENFP), à travers la Commission de l’adaptation scolaire et d’appui social (CASAS), organise, sous le leadership du ministre Augustin Antoine et du Directeur général, Yves Roblin, avec le soutien financier de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), un séminaire de formation de neuf (9) jours, sur le « Braille » et la « Langue des signes » au service de l’inclusion scolaire.
Cette activité, qui réunit du 31 janvier au 28 février 2025, une trentaine de participants issus de près d’une quinzaine d’institutions scolaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince, se déroule, au cours de cette période, tous les vendredis et samedis à Delmas 83, au local de « Sant Lakay ».
Renforcer les compétences des enseignants des écoles spéciales accueillant notamment des enfants non-voyants, malvoyants ou sourds, en leur permettant de lire et d’écrire le Braille, constitue l’un des objectifs prioritaires de cet atelier.
Au cours de cette session de formation de 50 heures, les participants apprendront notamment des notions sur la perception tactile, la lecture et l’écriture du Braille, habilités nécessaires aux interventions en réadaptation visuelle et leurs diverses applications dans la vie quotidienne. Il importe justement de mieux outiller ces acteurs de la chaîne éducative, pour pouvoir mieux accompagner les élèves vivant avec des déficiences visuelles et auditives.
S’inscrivant dans la dynamique de l’engagement pris par le MENFP depuis quelque temps, pour l’inclusion réelle et effective des non-voyants, malvoyants et sourds dans le système éducatif et dans la société, il s’agit, en effet, d’une démarche visant à apporter une réponse significative aux nombreuses difficultés auxquelles est confrontée cette catégorie d’apprenants.
A travers cette démarche, le ministère ambitionne de transformer les enseignants ordinaires en enseignants inclusifs, par la formation continue et spécialisée. En fait, il est question d’œuvrer à l’une des finalités de l’inclusion scolaire, à savoir : la réussite scolaire de tous les enfants en s’efforçant de ne laisser personne de côté.
En présence d’Avely Alcénat, représentant de l’UNICEF à l’ouverture de ce séminaire, le Coordonnateur de la Commission de l’adaptation scolaire et d’appui social (CASAS) qui plaçait quelques mots de contextualisation et de justification de cet atelier, a évoqué d’emblée, l’obligation qui est celle du MENFP en matière de formation des enseignants. Ces derniers sont appelés à encadrer les élèves, tout en respectant le double critère de compétences et de moralité, suivant l’article 13, deuxième alinéa du Décret du 11 septembre de 1974 régissant le fonctionnement des écoles privées.
« On ne saurait parler d’enseignement inclusif et d’inclusion scolaire sans la transformation des enseignants ordinaires en enseignants inclusifs », a déclaré Louis Pierre Janvier, avant de rappeler que la Loi portant intégration des personnes en situation de handicap, dans son chapitre 5, consacré à l’éducation, fait obligation au ministère de l’Éducation nationale d’assurer la formation en Braille et en Langue des signes de tous les enseignants du système et du personnel administratif. C’est en ce sens, croit M. Janvier, que le ministère, doit redoubler d’efforts afin de pouvoir relever ce grand défi.
Louis Pierre Janvier estime que l’évolution de plus en plus croissante en termes d’accueil de personnes en situation de déficience dans le système éducatif, nécessite une adaptation des pratiques pédagogiques. Selon lui, le Braille, en tant que système de lecture et d’écriture tactile, joue un rôle crucial dans l’autonomie et le développement éducatif des élèves et étudiants aveugles ou malvoyants; il en est pareil pour la Langue des signes pour ceux qui sont sourds.
« Nous constatons que de nombreux enseignants même dans les écoles spécialisées, voire des enseignants des écoles ordinaires, ne possèdent pas toujours les compétences nécessaires pour enseigner efficacement le Braille et pratiquer la Langue des signes. Ce qui entraîne des lacunes énormes chez ces élèves dans leur apprentissage et leur intégration scolaire », a fait remarquer le Coordonnateur de la CASAS. Une façon pour M. Janvier de justifier cette initiative du MENFP de former des enseignants, aux fins de combler des déficits qui ne favorisent nullement l’éducation de qualité tant recherchée dans le secteur.
S’adressant enfin aux participants, Louis Pierre Janvier les a invités à être attentifs dans l’idée de contribuer à la réussite de cette formation et garantir les résultats escomptés.
« Au nom de la CASAS, je fais appel à votre engagement, votre sens de responsabilité tout au long de ce séminaire », a conclu le responsable de la CASAS.