Dans un communiqué paru ce dimanche 24 novembre, le Conseiller-préaidentiel Edgard Leblanc Fils réagit sur les propos désobligeants du Président français en marge du Sommet G-20 à Rio, le mercredi 20 novembre.
“Le Président de la République française a, en marge du Sommet du G-20 organisé à Rio de Janeiro, en réponse à un compatriote haïtien qui l’interrogeait sur la responsabilité de la France dans la crise multidimensionnelle qui secoue Haïti, tenu des propos insultants à l’égard des dirigeants et du peuple haïtiens. Le Conseiller-Président Edgard LEBLANC Fils s’insurge contre ces propos indignes du président Emmanuel Macron”, lit-on dans le communiqué.
“Le Conseiller-Président salue la convocation de l’ambassadeur de France en Haïti en vue de s’expliquer sur les déclarations de son Président et la remise d’une lettre de protestation adressée au Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette décision du Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes rentre dans le cadre des pratiques diplomatiques”.
“Néanmoins, au-delà de ces pratiques, traiter de « cons >> les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) revient à insulter le peuple haïtien qui vit des heures sombres de son histoire.”
“Le Président français feint d’ignorer que l’intelligence ne se mesure ni dans la volonté d’invectiver les dirigeants haïtiens, ni en révisant l’histoire, mais en assumant le passé colonial et esclavagiste de la France. La rançon de l’indépendance qui a hypothéqué l’avenir d’Haïti, imposée par la France, devrait porter les dirigeants français à inscrire Haïti dans un champ de coopération prioritaire comme les Allemands l’ont compris à l’égard des Juifs après la seconde guerre mondiale”.
“Il ne s’est pas gêné pour s’immiscer avec arrogance dans une affaire relevant essentiellement des autorités haïtiennes en déclarant qu’il appuyait le Premier Ministre Conille, que ce dernier était formidable… Cela n’est qu’un prétexte utilisé pour ternir l’image d’Haïti et de ses dirigeants après que la double dette de l’Indépendance a été portée à la tribune des Nations Unies en septembre dernier”.
L’indépendance d’Haïti acquise au prix du sang ne devrait être l’objet d’aucune indemnisation. Cette rançon devra être restituée. Elle le sera tôt ou tard.
Les souffrances du moment seront surmontées en raison de la résilience, de la détermination et de la dignité du peuple haïtien qui comme un “roseau plie mais ne rompt pas”.
Haïti se lèvera et <<Demain, sera un autre pays >>>