Le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), par le biais de la Coordination nationale de la Sécurité alimentaire (CNSA), organise à Pétion-ville, un atelier de deux jours sur le suivi de la mise en œuvre de la feuille de route pour la transformation des systèmes alimentaires en Haïti. Cet atelier qui a débuté le jeudi 19 décembre et qui prend fin ce vendredi 20 décembre 2024, a été une occasion précieuse pour les participants d’identifier et d’analyser les principaux goulots d’étranglement liés à l’insécurité alimentaire et de proposer des solutions idoines permettant de construire une agriculture durable, inclusive et résiliente pour le pays.
A l’issue de la première journée de cet atelier, une panoplie de personnalités venant de différents ministères, des organisations internationales et du secteur privé, identifiées comme des acteurs clés dans la mise en œuvre de la feuille de route pour la transformation des systèmes alimentaires en Haïti à l’horizon 2025, ont fait le déplacement pour partager des réflexions et proposer des pistes de solutions pour pouvoir faire face à l’insécurité alimentaire en Haïti.
Cette activité organisée sous la houlette de la Coordination nationale de la Sécurité alimentaire (CNSA), traduit la volonté clairement affichée du MARNDR de construire de nouvelles pratiques pour les systèmes agroalimentaires tout en créant des conditions pour l’accès des populations à une alimentation saine. Par conséquent, le MARNDR attend de cet atelier des recommandations concrètes dont la mise en œuvre de la feuille de route, permettra de concrétiser cette volonté de tourner définitivement la page des crises alimentaires récurrentes en Haïti.
Le responsable de la Coordination nationale de la Sécurité alimentaire (CNSA), Harmel CAZEAU, dans ses mots d’ouverture, a rappelé que la situation d’insécurité alimentaire du pays est préoccupante, et le moment est venu de redoubler d’efforts pour créer un avenir alimentaire plus durable. « Le moment est venu de construire un nouveau discours et de nouvelles pratiques pour les systèmes agroalimentaires. Un discours et une pratique qui reconnaissent la place de tout un chacun, notamment celle des producteurs et productrices agricoles non seulement comme bénéficiaires des politiques publiques, mais aussi comme partenaires stratégiques de cette transformation », a lâché l’agronome Cazeau.
Cet atelier organisé dans le but de faire un état des lieux de la situation, a permis au titulaire de la CNSA d’identifier les défis auxquels les systèmes agroalimentaires haïtiens sont confrontés, tels que : durabilité environnementale; sécurité alimentaire; innovations technologiques et financement, entre autres. Selon M. CAZEAU, on ne peut pas parvenir à des systèmes agroalimentaires durables sans une attention renouvelée sur la coordination intersectorielle. « Nous devons promouvoir les synergies entre l’agriculture, l’environnement, la santé, la protection sociale, l’éducation et d’autres secteurs clés, en veillant à ce que les politiques soient cohérentes, inclusives et efficaces », a recommandé le locataire de la CNSA, avant de remercier les institutions partenaires qui accompagnent Haïti dans sa quête de sécurité alimentaire et d’agriculture durable.
Isabella Bianchi, cheffe de protection sociale du Programme alimentaire mondial (PAM), quant à elle, a fait savoir que l’insécurité alimentaire atteint un niveau record en Haïti où près de 5,4 millions de personnes souffrent de la faim. En participant à cet atelier pour la mise en œuvre de cette feuille de route, le PAM a-t-elle soutenu, s’engage à continuer à appuyer les efforts du ministère de l’agriculture dans la transformation durable des systèmes alimentaires en Haïti.
Prenant la parole au nom de la FAO, Fabien Tallec, coordonnateur des urgences et résilience de la FAO, croit que vu la dégradation de la situation d’insécurité alimentaire, il est urgent d’avancer dans ces travaux sur le système alimentaire pour pouvoir améliorer la souveraineté alimentaire dans le pays. Toutefois, pour mieux adresser l’insécurité alimentaire qui touche une frange importante de la population haïtienne, l’agence onusienne par la voix de M. Tallec, dit besoin pour l’année 2025, une enveloppe de 85 millions de dollars américains, en vue d’améliorer l’impact de ses opérations en Haïti.
En somme, le coordonnateur des urgences et résilience de la FAO, a réitéré l’engagement de la FAO à continuer de soutenir le ministère de l’agriculture dans ses efforts visant à relever les défis de l’insécurité alimentaire et de la production agricole en Haïti.