On compte plus d’une trentaine camps de déplacés dans le pays, en raison de la violence armée qui bat son plein. Une enquête a été menée dans plusieurs camps par MEDIC Haïti et Mouvement Point Final, sur la situation des Filles et des Femmes.
” Les Filles et les Femmes dans les Camps des déplacés internes, entre violences sexuelles et Prostitution”.
Le vie n’est pas rose pour les personnes vivant dans les camps de déplacés, pour plus c’est une véritable violation des droits humains. Souvent ces gens sont oubliés par l’État, ils sont livrés à eux même.
Selon les chiffres avancés par OIM, les violences des gangs armés ont fait plus de 300 mille déplacés pour 1,5 millions internes. Pour éviter d’être victime dans les attaques des bandits, plusieurs familles ont fuient leurs maisons pour aller se réfugier dans des Camps des déplacés dans des conditions infra humaines.
“Comme étant donné, dans les cas de déplacements massifs et forcés , il y a toujours des plus vulnérables parmi les vulnérables, dont les filles et les femmes”.
Dans le rapport d’enquête mené par l’ONG MEDIC Haïti en Partenariat avec la direction de Protection et des Droits humains du Mouvement Point Final sur la situation des Filles et des Femmes dans les Camps des déplacés du 5 janvier au 5 février 2025, MEDIC met l’accent sur la situation des Adolescentes de 11 à 17 ans et des Femmes en âge de procréer de 18 à 35 ans.
“Parmi les thématiques soulevées, on peut citer :
1) Le Trafic sexuel des Adolescentes ;
2) la Prostitution infantile dans les Camps des déplacés ;
3) l’exploitation sexuelle des Adolescentes et des Jeunes filles dans les Camps des déplacés ;
4) la Prostitution ordinaire ;
5) la Pédophilie ;
6) la Sexualité précoce entre les jeunes de même groupe d’âge ;
7) Harcèlement et violences sexuelles dans les camps des déplacés.
Les Causes principales :
Les causes sont multiples, mais on peut citer :
1) Densité des déplacés internes dans les Camps ;
2) Précarité et extrême pauvreté ;
3) Absence et rareté d’aides humanitaires dans les Camps des déplacés internes ;
4) l’oisiveté et la délinquance juvénile ;
5) Mauvaise gestion des Centres d’hébergement.”
“Trafic sexuel des Adolescentes dans les Camps des déplacés internes en Haïti :”
“Le Trafic sexuel dans les camps des déplacés à Port-au-Prince et dans la Commune de Léogâne est un phénomène crucial. Des gens à l’intérieur des Centres utilisent le corps des adolescentes et des jeunes filles pour faire de l’argent ou pour tirer des avantages.
Le soir, la vie des jeunes filles rappellent la fille des trottoirs du fondateur du Rap Créole en Haïti, Master J.
Dans les rues, sur les places, n’importe où, des proxénétistes amateurs louent des adolescentes et des jeunes filles à des individus pour une nuit ou pour un moment.
Elles sont nombreuses, celles qui sont dans cette situation. Et, le pire, elles admettent leur situation comme un fait normal, comme seul moyen de survie.”
“La Prostitution infantile :
Ce sont des petites filles et des adolescentes de 11 à 17 ans, orphelines, abandonnées ou séparées de leurs parents biologiques qui vivent dans les Camps des déplacés ou dans des communautés qui vendent leurs corps ou se livrent à la prostitution par précarité, Famine et la misère à fin de survivre.”
“Exploitation sexuelle :
C’est le fait que des individus mal intentionnés qui vivent à l’intérieur des Camps des déplacés ou ailleurs, utilisent la faiblesse, la vulnérabilité et la précarité des jeunes filles pour les exploiter sexuellement en échange de l’argent, de la nourriture et d’autres avantages.
C’est une situation très complexe. Parce qu’ils constituent ensemble une famille élargie ou une communauté. C’est un fait qui est intimement lié à la forte concentration et à la mauvaise gestion des Camps des déplacés.”
“La Prostitution ordinaire :
Lorsqu’on se retrouve en face des groupes des déplacés massifs comme ça, c’est normal qu’on retrouve toute catégorie de personnes, parce que les violences des Gangs armés en Haïti ne font pas de distinction. Tout le monde est exposé. C’est donc, un amalgame.”
“Dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince qui connait une explosion démographique depuis après la chute du régime des Duvalier, 60% des jeunes filles vivent de la prostitution formelle ou informelle.”
“À Carrefour, Gressier et Léogâne, on connaît l’histoire du Méga pôle de la Prostitution qui est situé à Mariani ” Kay Gwo Manman” sur la route nationale numéro 2.
Toutes ces gens-là sont chassés par les Gangs armés pour se retrouver dans un même endroit, qui dit mieux. C’est donc, une situation très catastrophique pour le pays.”
“La Pédophilie :
Certains hommes âgés ont une déviance pour les mineurs, les petites filles.
Les Centres des déplacés internes deviennent des lieux d’attraction pour les pédophiles. Ils se déguisent en serviteurs, en protecteurs et en argents humanitaires pour exploiter les petites filles. Ils se transforment en familles d’accueil, en responsables des orphelinats, etc… Ils sourdoient les enfants et les parents des enfants pour mieux exploiter sexuellement leurs sujets.”
“C’est en ce sens qu’on a pu constater des cas flagrants et courants de violences sexuelles dans les Camps des déplacés internes dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince et à Léogâne.
C’est donc, une situation très catastrophique pour les femmes et les filles en Haïti qui vivent dans des Camps des déplacés suite à la violence des Gangs armés dans le Pays.”
“À l’occasion de la Journée internationale des Femmes, ce 8 mars 2025, MEDIC Haïti et le Mouvement Point Final interpellent les Nations Unies, le Gouvernement haïtien et les Organisations des droits humains en général sur la mauvaise situation des Filles et des Femmes dans les Camps des déplacés internes en Haïti suite à la violence des Gangs armés.”
Ulysse Jean Chenet
PDG MEDIC Haïti et Coordonnateur Général du Mouvement Point Final.
Miss Emile Renette,
Responsable de Protection et la Problématique genre de MEDIC Haïti.
Contact :
(509) 4183 9811/ 4458 0309
Email : medichaiti7@gmail.com